Partie II - TOULOUSE et l’Histoire : il y a 80 ans, la Résistance libère la ville. Visite guidée inédite - anniversaire hommage.
Dans la Partie I de notre cartographie de la Résistance toulousaine (récit du mois dernier) visant à célébrer les 80 ans de la Libération de la ville intervenue le 19 août 1944, rendant de la sorte hommage aux combattants toulousains de l’Armée secrète, nous relatons, entre autres, l’héroïsme de ces derniers, leur courage et exploits, le sort tragique réservé à beaucoup d’entre eux.
Certaines et certains sont rentrés dans l’Histoire en raison de leur responsabilité au sein des réseaux de la Résistance, de leurs faits d’armes ou de leur particulièrement sanglante exécution ; d’autres beaucoup plus anonymes, moins connus, furent tout autant admirables, toujours au péril de leur vie, de risques insensés.
Pour ne jamais les oublier, afin de perpétrer leur mémoire, ne cesser de faire connaitre leur lutte acharnée contre l’occupant nazi, l’idéologie national-socialiste dévastatrice, être invité également, de fait, à demeurer vigilant, la ville de TOULOUSE - comme la plupart des agglomérations françaises - a ainsi donné leurs noms à différentes voies publiques.
Ce fut souvent le cas au sortir de la Guerre, juste après la Libération, mais parfois aussi plus tardivement.
La Mairie (et cela quels que soient les maires élus, la couleur politique des Conseils municipaux, les partis majoritaires aux commandes de la vie publique toulousaine) continue encore, du reste, à le faire lors d’inauguration de nouvelles rues ou places, lorsque émerge un nouveau quartier, un ensemble urbain d’ampleur (tel fut le cas au niveau de l’écoquartier de La Cartoucherie par exemple) ou qu’il apparait judicieux au pouvoir public local de renommer tel ou tel axe urbain.
Des noms de rue pour honorer les résistantes et résistants toulousains… et ne jamais oublier :
Ainsi, les artères de la ville portant le patronyme de ceux qui ont résisté à l’envahisseur allemand et aux collaborateurs français sont nombreuses, tout comme des lieux - places, esplanades, passages, impasses, chemins, avenues, boulevards, allées, ronds-points, etc. - désignent des moments ou évènements clés, sont porteurs de devises ou de symboles patriotiques, renvoient à des idéaux et figures universelles, font références à des personnalités, des acteurs majeurs de la seconde guerre mondiale.
Une plaque sous les arcades de la Place du Capitole, en écho à la fresque Raymond MORETTI célébrant en peinture la résistance toulousaine (au travers de 28 autres représentations/panneaux, également au plafond de cette « galerue », cet artiste français décédé en 2005 dépeint du reste les autres événements ou personnages majeurs de l’Histoire de la ville), indique qu’il en existe environ quatre-vingt :
C’est en fait soixante-neuf de plus… (
149 donc) que nous avons répertorié et déniché ; auxquelles s’ajoutent deux stations de métro.
Nous listons ici ces noms de résistantes et résistants de façon quasi « exhaustive », associés à un cliché des plaques de rues les matérialisant.
Mais dans ce cas, contrairement à la visite proposée dans la Partie I de notre histoire guidée de la Résistance à TOULOUSE, sans plan prédéfini, sans ordre particulier, si ce n’est - afin de se repérer dans la ville, s’orienter un minimum - un « classement » par quartiers et code postaux.
Le « circuit de la mémoire résistante » se dégageant ainsi assez aléatoirement (le plus souvent dans le cadre de notre/nos parcours urbains, au gré de nos différentes visites d’appartements ou de maisons, notre activité quotidienne de recherche immobilière ciblée dans la Ville rose) s’avère de fait le plus souvent orienté au centre-ville ou au péricentre de la Capitale occitane.
Les rues qui en sont plus éloignées, excentrées au sein de quartiers dits de banlieue ou très périphériques, sont néanmoins bien sûr mentionnées.
D’une part Domicilium a l’occasion de s’y rendre car notre équipe couvre - entre autres - l’ensemble de l’agglomération toulousaine qui, depuis fort longtemps, n’a donc plus de secret pour nos chasseurs immobiliers et d’autre part, surtout, car l’hommage ici rendu à la Résistance toulousaine ne saurait avoir de limite…
Quartiers Saint-Etienne - Grand-Rond - Jardin des Plantes (31000) :
Esplanade du 19 août 1944 (Plan del 19 agost 44 - Tolosa) :
Square Cardinal Jules Géraud Saliège :
Allée Serge Ravanel :
Esplanade Alain Savary :
Parvis des femmes de la Résistance :
Rue des Martyrs de la Libération :
Rond-Point des Français libres :
Allées Forain François Verdier :
Allée des Justes des Nations :
Rue Jean Aillet :
Rue Abel Autofage :
Quartiers Capitole et Saint-Sernin (31000) :
Square du Général Charles De Gaulle :
Rue Albert Lautmann :
Quartiers Jeanne d’Arc et Matabiau (31000) :
Rue Jacques Guillemin-Tarayre :
Espace Georges Malgouyres :
Boulevard Pierre Sémard :
Quartiers Chalets et Concorde (31000) :
Rue Robert Borios :
Rue du Commissaire Phillipe :
Rue Capitaine Escudié :
Ou rue du Capitaine Escudié :
Impasse du Capitaine Escudié :
Place Julie Jeanne Bouillane :
Quartiers Wilson et Saint-Georges (31000) :
Rue du Lieutenant Colonel Pelissier :
Rue Maurice Fonvieille :
Quartier Carmes - Ozenne - Salin (31000) :
Rue Colonel René Pointurier :
Quartiers Compans-Caffarelli et Brienne (31000) :
Rue Danielle Casanova :
Rue Lucien Lafforgue :
Allée Francisco Ponzan Vidal :
Boulevard du Maréchal Leclerc :
Quartiers Saint-Aubin - Dupuy - Boulevard Carnot (31000) :
Rue Albanie Regourd :
Rue Gabriel Peri :
Rue Sylvain Dauriac :
Rue des Frères Lion :
Station de métro François Verdier (Ligne B) :
Quartier Lardenne (31100) :
Rue Charles Strickler :
Rue du Père Bergougnioux :
Rond-point des Époux Mongelard :
Place Jacques Sauvegrain :
Rue Paul Farrando :
Quartier Fontaine Lestang (31100) :
Rue Henri Desbals :
Quartier Guilhermy (31100) :
Impasse des Réfractaires et Maquisards :
Rue Paul Debauges :
Rue Henri Pedrico :
Quartier Saint-Simon (31100) :
Rue Léo Hamard :
Rue du Colonel Pierre Cabanié :
Rue Antoine Bayes :
Rue Albert Carovis :
Rue Missak Manouchian :
Quartier Les Pradettes (31100) :
Rue André Broussin :
Rond-point Maurice Ribis :
Rue Julien Forgues :
Passage Julien Forgues :
Rond-point Marcel Petit :
Quartier Bellefontaine (31100) :
Rue du Recteur Dottin :
Rond-point Jean Llante :
Quartiers Mirail et Reynerie (31100) :
Rue Daniel Faucher :
Impasse Abbé Joseph Salvat :
Quartier Faourette (31100) :
Rue Paul Lambert :
Quartiers Lafourguette - Chapitre - Oncopole (31100) :
Rond-point Maurice Dide :
Quartier Papus (31100) :
Impasse des Martyrs de Bordelongue :
Chemin des Martyrs de Bordelongue :
Rue Enzo Godeas (
la rue est devenue un ensemble immobilier constitué de nombreux logements, une résidence à usage d’habitation essentiellement) :
Dans le même ordre d’idée, manque à l’appel la Place Yvonne Lucienne Curvale (au bout de l’avenue de Muret d’un côté et de la rue de la Digue, longeant la Garonne, de l’autre côté) à ce jour occupée par un immense chantier fermé, une vaste promotion immobilière en cours de construction, inaccessible.
Quartier Fourtou (31100) :
Rue Vincent Auriol :
Quartier Borderouge (31200) :
Rue Pierrette Louin :
Impasse René Cabau :
Rue André Etcheverlepo :
Rue Mgr Bruno de Solages :
Impasse René Rodo :
Rue Madeleine Kahn-Klein :
Rue Yves Prépognot :
Impasse du Général Aubert Frère :
Quartier Les Cocus (31200) :
Impasse Louis Eychenne :
Rue du Colonel Paul Paillole :
Impasse Gilles Thau :
Rue Violette Szabo :
Quartiers Croix-Daurade - Gabardie - Gramont (31200) :
Rue André Vasseur :
Rue Paule Raymondis :
Rue du Colonel Jean Stanislas Rémy :
Rue Moto-Vidal :
Allée Ginette Forgues :
Quartier La Vache (31200) :
Rue Marcel Clouet :
Quartier Lalande (31200) :
Rue André Clarous :
Quartiers Pont-Jumeaux et Barrière de Paris (31200) :
Rue Jacob Insel :
Boulevard SilvioTrentin :
Quartier des Sept Deniers (31200) :
Passage André Chaubet :
Rue de l'Abbé Naudin :
Rue Edmond Guyaux :
Rue Jean Gayral :
Rond-point Pierre Degon :
Quartiers Les Arènes et Croix de Pierre (31300) :
Rue Pierre Bourthoumieux :
Quartier Saint-Cyprien (31300) :
Rue Joseph Vié :
Rue Maurice Jacquier :
Rue Adolphe Coll :
Écoquartier La Cartoucherie (31300) :
Avenue Raymond Badiou :
Allées Joséphine Baker :
Allée Pierre Bertaux :
Rue André Savès :
Rue Jacques Cassan :
Rue Marie-Rose Gineste :
Rue Roger Sicre :
Quartier Saint-Martin du Touch - route de Bayonne (31300) :
Rond-point Torcatis - Famille de résistants :
Quartier Les Arènes (31300) :
Allées Maurice Sarraut :
Quartier Empalot (31400) :
Avenue Jean Moulin :
Allée Madeleine Pauliac :
Quartier Pont des Demoiselles (31400) :
Place Roger Arnaud :
Rue Pierre Brossolette :
Quartiers Saint-Michel - Crampel - Busca (31400) :
Rue Achille Viadieu :
Rue Henri Tagnères :
Parvis Yves et Marie-Angèle Bettini :
Rue Léo Lagrange :
Boulevard André Delacourtie :
Avenue Marcel Langer :
Impasse Marcel Langer :
Station de métro Saint-Michel - Marcel Langer (ligne B) :
Quartier Saint-Agne (31400) :
Avenue de l'URSS pays allié lors de la seconde guerre mondiale :
Cité du 2 Mai 1944 :
Rue Devic (Louis-Omer, père, et Charles-Henri, fils) :
Rue Léonce-Félix Gonzales :
Quartier Iles du Ramier (31400) :
Allée du Professeur Camille Soula :
Quartier Rangueil (31400) :
Avenue du Professeur Joseph Ducuing :
Quartier Pouvourville (31400) :
Rue Pierre Jarré :
Rue Louis Mené :
Rue Henri Claude Lauth :
Quartiers Côte Pavée et Guilhemery (31500) :
Avenue Raymond Naves :
Rue Henriette Achiary :
Avenue Jean Chaubet :
Rue Lucien Cassagne :
Rue André Cavagnol :
Rue Jean Micoud :
Rue Henri Lanfant :
Rue René Vaisse :
Avenue André Bousquairol :
Rue Eugène Lozes :
Quartier Roseraie (31500) :
Avenue Joseph le Brix :
Place Rosine Bet :
Square Vincenzo Tonelli :
Quartiers Marengo et Jolimont (31500) :
Rue Paul Dupin (
secrétaire de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT -, ce résistant arrêté par la Gestapo le 13 avril 1943, torturé, est déporté ensuite à BUCHENWALD puis à DORA-MITTELBAU) :
Rue David Elbaz :
Esplanade Jean Cassou :
Avenue du Commandant Tailllandier :
Quartiers Juncasse et Argoulet (31500) :
Rue Louis Plana :
Passage Louis Plana :
Rond-point David Freiman :
Quartiers Moscou et Jean Rieux (31500) :
Rue Frédéric-Jean Baby :
Rue Pierre Sell (déporté pour homosexualité) :
Quartier Bonnefoy (31500) :
Rue Louis Masse :
Rue Henri Frenay :
Rue Jacques Decomble :
Quartier La Terrasse et Cité de l’Espace (31500) :
Rue Roger Mompezat :
Quartier L’Ormeau (31500) :
Cité Six Avril 1944 :
Fût-elle en deux parties et déployée sur un vaste espace géographique urbain (
notre terrain de chasse immobilière habituel, certes… mais exploré cette fois sous le prime historique, celui de la grande Histoire), cette contribution au souvenir, cet hommage à la Résistance toulousaine n’en demeure pas moins bien mince.
Reste que si elle peut, ne serait-ce que quelques instants, raviver les mémoires et contribuer modestement, ici ou là, à transmettre - et inviter à le faire - aux générations épargnées par la guerre… alors elle n’aura pas été vaine.
Gageons en effet que ces noms - inconnus pour beaucoup, trop méconnus par une majorité d’habitants toulousains - désignant des voies, des lieux et espaces publics de la ville qui nous sont chers, ou que nous empruntons simplement de façon régulière, ne tombent jamais dans l’indifférence et que l’inédit circuit de la Résistance toulousaine tracé le mois dernier sera à cet égard, à défaut d’être emprunté physiquement, parfois sillonné en pensée.
Oui, sortie de la nuit à la fin du deuxième conflit mondial, l’armée de l’ombre est alors entrée dans la lumière, la recréa… 80 ans plus tard, que son esprit continue à nous éclairer.
*
* * *
Arrivés aux termes de ce parcours contre le totalitarisme du national-socialisme et de ses parangons nationalistes, mais surtout pour la Liberté, 80 ans après la Libération de notre ville, puisque c’est un anniversaire, « finissons » en chanson.
Et, pour se faire, quoi de plus beau et puissant que l’hymne de la Résistance : Le Chant des partisans.
Composé en 1941 par la musicienne d’origine russe Anna MARLY, et dont les paroles furent écrites à LONDRES en mai 1943 par les écrivains - et résistants - Joseph KESSEL et Maurice DRUON, ce chant mobilisateur et fédérateur fut murmuré ou psalmodié dans les maquis par tous les compagnons de la Libération.
Moteur prodiguant du courage, code de ralliement dans le secret de la nuit, ce fut le refrain de ces femmes et de ces hommes exceptionnels trop brièvement ici rappelés… tant ils sont l’honneur de TOULOUSE, de la France, le symbole si ce n’est même l’incarnation du courage et de la Liberté :
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes
Montez de la mine, descendez des collines, camarades
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau, dynamite
(Liberté)
C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève
Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes
Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute
(Liberté)
Eric MASSAT - Direction de Domicilium
Eric MASSAT - Direction de Domicilium
Docteur en Droit, Expert du marché immobilier.
Fondateur et co-gérant de Domicilium. Depuis 2007 société pionnière et leader de la chasse immobilière en Haute-Garonne et Occitanie.
Ancien Avocat au barreau de Toulouse, ancien
Enseignant et Chercheur à UT1 (Université Toulouse Capitole) et à l’IEP de Toulouse.
Depuis 1993 au centre de la vie économique, sociale et culturelle toulousaine.
Publié le samedi 01 juin 2024